Vous avez sûrement entendu parler d’accouchement naturel, physiologique, de césarienne, d'accouchement dans l'eau ou autre. Dans la plupart des cas, vous avez la possiblité de choisir votre mode d'accouchement. L'équipe médicale reste néanmoins présente tout au long de votre grossesse et de votre accouchement afin de vous informer et de vous conseiller. Elle peut aussi vous guider vers un autre type d'accouchement en cas de pathologie maternelle ou fœtale. BaBiBop a retenu les 6 types d’accouchement les plus fréquents en maternité. Pour cela, nous nous sommes renseignés auprès de différents professionnels de santé et on vous explique leurs différentes caractéristiques.
1. L'accouchement naturel.
L’accouchement naturel respecte le processus physiologique de la naissance. C’est un phénomène naturel. La femme possède en elle les capacités pour mettre au monde son enfant.
Il concerne les femmes qui sont à terme, soit entre 37 SA et 41 SA ou semaines d’aménorrhée, et qui ne présentent aucune pathologie.
Lors d’un accouchement naturel, l’intervention médicale est donc réduite à son strict minimum. Rupture artificielle de la poche des eaux et surveillance du bébé en discontinu, avec un monitoring. Pas d’analgésie péridurale, ni d’administration d'ocytocine.
Il respecte les souhaits, demandes, ainsi que les besoins physiologiques et émotionnels de la patiente.
L’accouchement naturel se déroule en cinq parties :
- phase de latence : démarre lorsque les contractions sont efficaces sur le col et se termine à 5 cm de dilatation. Celle-ci peut durer plusieurs heures, entre 4 et 8 en moyenne.
- phase active : de 5 cm jusqu'à dilatation complète. Les contractions vont devenir plus intenses. Sa durée va de 2 à 6 heures.
- phase de descente : phase pendant laquelle la tête du bébé va descendre dans le bassin. Elle dure maximum 3 heures si la mère et le bébé se portent bien. Elle peut être écourtée en cas de souffrance du bébé.
- phase d’expulsion : phase pendant laquelle la patiente va pousser. D’une durée de 40 minutes maximum, elle peut s’accompagner d’une aide instrumentale, si l’équipe médicale le juge nécessaire. Ventouse, spatule ou forceps.
- phase de délivrance : sortie du placenta. A lieu 20 minutes maximum après la sortie du bébé
Lors des trois premières phases du travail, on privilégiera la mobilité et la déambulation, tout en assurant une sécurité pour la mère et de son enfant.
Si dans votre projet de naissance vous souhaitez un accouchement naturel, il est important de bien choisir votre lieu d’accouchement. De nombreux établissements adhèrent à ce type d’accouchement. Ils proposent des sales dites « nature », qui sont souvent équipées de baignoire de dilatation, lianes, ballons etc… L’accouchement à domicile ou en maison de naissance avec une sage-femme libérale est également une solution pour accoucher naturellement.
2. L'accouchement physiologique.
Ce type d’accouchement respecte lui aussi le processus physiologique de la naissance. Depuis quelques années, la médicalisation a pris le dessus face à ce phénomène qui à la base est naturel. L’HAS (Haute Autorité de Santé) préconise de nouvelles recommandations.
Il concerne aussi les patientes qui sont entre 37 SA et 41 SA. Ce sont des patientes en bonne santé dites « à bas risque obstétrical », sans antécédent de césarienne, obésité morbide ou autre pathologie contre-indiquant le déroulement physiologique du travail.
Les recommandations de l’HAS sont les suivantes :
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La surveillance médicale de la patiente : surveillance des constantes de la patiente et réalisation d'un examen vaginal afin de vérifier la progression du travail. Evaluation de la douleur, de la fréquence et la régularité des contractions. Surveillance des écoulements vaginaux.
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La surveillance médicale du bébé : surveillance de la régularité des mouvements fœtaux. Enregistrement du rythme cardiaque fœtal grâce à un monitoring, en discontinu lors de la première phase du travail, puis en continu par la suite. Le monitoring est le meilleur moyen d’évaluer le bien-être de votre bébé.
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Le bien-être de la patiente et les interventions non médicamenteuses : favoriser la mobilisation et le confort de la patiente. Proposer, si l’équipement est disponible, ballon, lianes de suspension, galette, tapis antidérapant, baignoire de dilatation. Favoriser la consommation de liquides clairs (eau, thé, café sans lait, jus de fruits sans pulpe). La patiente pratiquera des exercices de respiration et relaxation tout en écoutant de la musique afin de prendre en charge la douleur.
Les interventions médicales possibles : pour celles-ci, il y aura une administration d'ocytocine, dont les indications sont différentes avant et après 7 cm de dilatation. Une rupture artificielle de la poche des eaux et l’administration d’une analgésie péridurale. Mise en place d’une antibiothérapie si la patiente est porteuse du Streptocoque B.
3. La césarienne.
La césarienne est un acte chirurgical. L'incision se fait au niveau des poils pubiens, afin de faire naitre le bébé. C’est une technique fréquente, environ une femme sur cinq. Elle peut se pratiquer à partir du septième mois de grossesse et plus habituellement au cours du dernier mois. Elle nécessite obligatoirement une anesthésie soit par péridurale, rachianesthésie ou plus rarement générale.
La césarienne programmée sera décidée en fin de grossesse. Siège, antécédent de césarienne, certaines grossesses gémellaires, pathologie de la mère ou du bébé... Elle est pratiquée lorsque les conditions ne sont pas favorables à l’accouchement par les voies naturelles.
La césarienne en urgence ou pendant le travail est décidée en fonction de votre état de santé ou celui de votre enfant. Elle peut avoir lieu alors même que le travail s’est mis en route spontanément ou a été déclenché. Elle peut aussi se faire en dehors du travail. La décision sera prise avec un caractère plus ou moins urgent. Les raisons vous seront également expliquées par l’équipe médicale qui vous a prise en charge.
La décision d’accoucher par césarienne peut être prise au cours de la grossesse ou à tout moment au cours du travail et de l'accouchement.
4. L'accouchement sous hypnose.
L'hypnose, a déjà fait ses preuves en soins pédiatriques, dentaires ou encore en consultations anti-tabac. Elle fait à présent son entrée dans les salles d’accouchement. Pratique récente et encore méconnue, elle peut faire peur à certaines futures mamans. Il s'agit d'hypnose Ericksonienne, pratiquée par un professionnel de santé formé à cette pratique et utilisée dans le domaine de la périnatalité.
L'hypnose est un état de conscience modifié.
Naturellement, tout un chacun vit périodiquement dans sa journée ces moments de « déconnexion », de « rêverie éveillée » ou « d'attention flottante » où le cerveau se met comme en pause. C’est comme s’il lâchait son mode de fonctionnement habituel, logique rationnel et analytique, pour glisser dans un autre espace-temps où tout est possible.
Cet état hypnotique peut être obtenu intentionnellement accompagné par un thérapeute, appelé hypnose guidée, puis seul après apprentissage appelé auto-hypnose.
L’accouchement sous hypnose s’adresse à toutes les patientes qui le souhaitent, quel que soit le mode d’accouchement : voie basse ou césarienne, avec ou sans péridurale.
Les bienfaits de l’hypnose lors de l’accouchement sont les suivants :
• amélioration du vécu de l’accouchement : être active dans le processus de naissance,
• lâcher prise involontaire, relaxation automatique,
• gestion des émotions, réduction du stress ou de l'anxiété,
• augmentation de la confiance en soi, en sa capacité d'être mère et de mettre au monde son enfant,
• renforcer le lien avec le bébé,
• hypnoanalgésie par libération d’endorphines, qui peut remplacer la péridurale ou en retarder la pose,
• optimisation de la physiologie par une sécrétion d'ocytocine naturelle.
Renseignez-vous auprès de votre maternité, auprès des ateliers qu’elle propose, si une préparation à la naissance et à la parentalité avec Hypnonatal® est possible.
5. L'accouchement avec acupuncture.
L’acupuncture est l’une des cinq branches de la médecine traditionnelle chinoise. Elle est aussi une médecine alternative et complémentaire à la médecine occidentale.
Par son action préventive, son respect des rythmes de la vie et son innocuité, elle est un accompagnement parfaitement adapté autour de la grossesse.
Elle est une alternative à l’accouchement physiologique et peut aussi être utilisée pour déclencher et/ou maturer le col en vue d’un accouchement.
L’accouchement avec acupuncture va résulter de plusieurs rendez-vous avec l’acupuncteur. Ceux-ci vont démarrer par un interrogatoire, fatigue, sommeil, soif, appétit, digestion, transit, état moral et psychologique... Puis l’observation des ongles, de la langue, du teint et la palpation des pouls radiaux, au niveau du poignet. Il pourra par la suite placer les aiguilles dans des endroits stratégiques afin de rééquilibrer les différentes énergies du corps, ainsi que les fonctions organiques, psychiques et psychologiques de la patiente. Une fois cet équilibre retrouvé, et en dehors de toute pathologie obstétricale, la patiente sera prête à accoucher dans de bonnes conditions. L'acupuncture peut aussi être utilisée pour tourner les bébés qui se présentent par le siège.
Pendant le travail, l’acupuncture va agir sur la douleur, l’intensité des contractions et la dilatation du col. Elle peut ainsi réduire la durée du travail. Elle agit également sur les angoisses dues au stress et la douleur des contractions.
De plus en plus de maternités vous proposeront des consultations avec un acupuncteur, qui est le plus souvent une sage-femme de l'équipe.
6. L'accouchement dans l'eau.
Donner naissance dans l'eau est l'une des autres alternatives à l’accouchement naturel. Une option qui va demander un bon suivi médical et une bonne préparation à l’accouchement, qui démarrera aux alentours de 5 mois de grossesse.
L’accouchement dans l’eau peut avoir lieu en maternité, maison de naissance ou à votre domicile avec une sage-femme libérale formée à cette pratique. Dans ce dernier cas, vous devrez louer une piscine d’accouchement.
Seules les patientes à terme, soit entre 37 et 41 SA, pourront bénéficier d’un accouchement dans l’eau. Seront ainsi exclues les patientes dont le bébé se présente par le siège, les grossesses gémellaires, les patientes avec de la fièvre ainsi que celles présentant une pathologie obstétricale comme un placenta bas inséré, hypertension artérielle...
La majorité du travail se fait dans l’eau, où les contractions sont mieux supportées. La température du bain est la même que celle de la patiente, soit 36-37 degrés. La surveillance de la patiente est indispensable, tension artérielle, bien-être, dilatation du col et perte des eaux. La surveillance du bébé se fait avec un monitoring pouvant aller dans l’eau.
L'accouchement dans l'eau se fait sans péridurale bien entendu.
L’eau est une source de soulagement pendant le travail et favorise la dilatation et la progression de la tête du bébé dans le bassin.
Accoucher dans l’eau va aussi prévenir le nombre de déchirures du périnée. Peu de maternités en France proposent d’accoucher dans l’eau. Si tel est votre projet de naissance, pensez à vous renseigner auprès de votre maternité, ou auprès de votre sage-femme libérale.
Article posté le 13/09/2018 à 00:00:00