Au cours du moyen âge, une formation apparaît, mais la plupart des sages-femmes continuent d’exercer sans aucune formation théorique. Son rôle ne se limite pas seulement à accoucher les femmes, mais on leur octroie un rôle social et religieux, notamment lorsque la vie de la mère ou de l'enfant est en danger. Plusieurs dénominations font suite à cette profession, comme “ventrière”, “matrone”, “ramasseuse”, “accoucheuse”. C’est seulement au début du XVIème siècle qu’apparait le terme de “sage-femme”. Un clivage important se fait au cours du XVIIème, avec l’apparition des forceps et la différienciation du métier de sage-femme et de médecin. 

A ce jour, ce métier est majoritairement féminin, et est partagé par la gente masculine depuis 1982. On leur donnera le nom de "maïeuticien" ou "d'accoucheur". Actuellement, on compte 2,8% d’hommes exerçant le métier de sage-femme. 
 

Des compétences médicales :

Véritable profession médicale à compétences limitées, le métier de sage-femme englobe la surveillance de la mère et de l’enfant au cours de la grossesse, l’accouchement et du post-partum, mais aussi le suivi gynécologique de toutes les femmes, à partir de l’adolescence. La profession de sage-femme est régie par un code de déontologie et le code de la santé publique. 

On dit de la sage-femme qu’elle est le pillier de la grossesse et l’accouchement physiologique

  • Au cours de la grossesse, la sage-femme établit le diagnostic de grossesse, prescrit les examens complémentaires, les interprête et effectue la surveillance médicale mensuelle nécessaire au bon déroulement de la grossesse. Du fait de ses compétences, dès l’apparition d’une pathologie liée à la grossesse, elle adresse la femme enceinte à un confrère gynécologue-obstérticien. Ce mode d'exercice peut se faire en cabinet libéral ou en milieu hospitalier.
  • Au moment de l’accouchement, elle pose le diagnostic de “femme en travail”, veille au bon déroulement du travail et effectue l’accouchement en toute autonomie. Une fois de plus, en cas d’apparition de complication, elle prend conseil auprès d’un gynécologue-obstétricien. 
  • Après l’accouchement, elles sont présentes en service de maternité pour veiller à la bonne adaptation de l’enfant et le cas échéant, de la mise en place de l’allaitement maternel. Elle aura aussi comme mission de surveiller l’état clinique de la maman.
  • A domicile, la sage-femme libérale effectue eu moins deux visites, afin d’assurer la continuité des soins et de veiller à la bonne adaptation de l’enfant au sein de son nouveau foyer. 
  • Par la suite, elles assurent aussi les séances de rééducation du périnée, quel que soit le mode d’accouchement.  
  • Les compétences de la sage-femme s’entendent aussi dans le suivi gynécologique. En effet, dès le début de l’adolescence on peut consulter auprès d’une sage-femme. Elles conseillent sur le mode de contraception, font les examens de dépistage du cancer du col de l’utérus, l’IVG médicamenteuse et prescrivent les mammographies. 

 

Des compétences humaines :

La sage-femme possède une double casquette. Un rôle médical pur, qui lui permet de suivre la grossesse, l’enfant et la femme tout au long de sa vie, mais aussi et surtout un rôle d’accompagnement humain et personnalisé.

La grossesse est une période riche en chamboulements hormonaux, sans parler des différents maux de la grossesse… De part sa formation, la sage-femme peut vous accompagner différement en vous proposant des cours de préparation à la naissance et à la parentalité, des séances d’acupuncture, d’hypnose etc. Le panel est grand et varie en fonction de la sage-femme. Dans son accompagnement, elle veillera aussi à la place de votre conjoint au sein de cette aventure qu’est la grossesse !
 

Comment devenir sage-femme : 

Le parcours universitaire pour devenir sage-femme a évolué au cours de ces dernières décénies. Depuis 2002, une première année commune aux études de santé PACES est obligatoire après l’obtention du baccalauréat. A ce jour, il existe deux portes d’entrée pour accéder au diplôme d’état de sage-femme. Soit le parcours classique PACES, puis concours et entrée à l’école de sages-femmes, soit une passerelle après l’obtention d’une licence option accès à la santé, puis concours d’entrée école de sage-femme. Quatre année d’école divisés en deux cycles de deux ans, seront alors nécessaires avant d’obtenir un Diplôme d’Etat de sage-femme. 

 

Les modes d’exercice d'une sage-femme : 

Une fois sage-femme, chacun et chacune décidera de son mode d’exercice. 

  1. milieu hospitalier au sein de la fonction publique ou dans le privé, qui a ce jour représente la majorité du mode d’exercice de cette profession
  2. installation en cabinet en tant que sage-femme libérale, avec un large panel d’activités
  3. sage-femme de PMI, Protection Materno-Infantile, avec surtout un rôle préventif dans les grossesses à risque médical ou psycho-social

Au cours de sa vie, la sage-femme pourra passer des diplômes complémentaires afin d’approfondir ses compétences. On distingue les DIU, Diplôme Inter Universitaire, avec par exemple l’acupuncture, Les DU, Diplômes Universitaires, avec la contraception et la gynécologie ou bien l’échographie obstétricale et gynécologique, et les différentes formations comme le massage bébé ou le portage. 

En dernier, les sages-femmes peuvent accéder au statut de cadre au sein d’un maternité ou d’enseignante au sein d’une école de sages-femmes, soit après un Master de Périnatalité en Pédagogie et Management, soit après huit années d’exercice de la profession. 

Article posté le 26/03/2021 à 00:00:00